Chers amis,
C’est dans la joie de Pâques que je reprends contact avec vous. Joie d’avoir vécu avec intensité la Semaine Sainte à Dédougou.
Le Jeudi Saint, à la Cathédrale au milieu d’une assemblée nombreuse (près de 800 fidèles), le Vendredi-Saint au séminaire de Tionkuy, avec uniquement les élèves du second cycle (les plus jeunes étant encore en vacances scolaires) : Chemin de croix, à la tombée de la nuit,
dans les allées du jardin (pas d’oliviers mais des manguiers et des papayers !) puis célébration de la Passion toujours en plein air.
Le lendemain, j’ai participé à la Veillée Pascale dans la chapelle du Centre de Formation des Catéchistes qui est proche du petit séminaire.
Belle cérémonie au cours de laquelle deux jeunes femmes, épouses d’élève-catéchiste, reçurent le Baptême et cinq autres adultes le sacrement de la Confirmation. Je n’ai pas vu passer les 3h30 de la Veillée pascale tant la ferveur de l’assemblée (composée des élève-
catéchistes et de leurs familles, avec de nombreux petits enfants, des habitants du village de Tionkuy et des élèves du petit séminaire) et les chants bien rythmés nous maintenaient dans un climat de prière partagée.
Quelques heures plus tard, le matin de Pâques, toujours au Centre de Formation des Catéchistes, nous nous retrouvions pour fêter la Résurrection du Christ dans une ferveur et une joie toujours aussi intenses. Au cours de la célébration, plusieurs nouveau-nés furent
baptisés. Chants de joie et danses dans la chapelle à la fin de la célébration !
Cette joie et cette ferveur, je les ai également partagées, la semaine précédente, en participant à la Messe des Rameaux dans la chapelle de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, à Abidjan. Profitant des vacances scolaires, j’ai en effet passé quelques jours en Côte d’Ivoire où j’ai retrouvé plusieurs Prêtres amis qui étudient à l’Université (Théologie,
Droit civil et Droit canonique…), Prêtres togolais, burkinabè, malien dont l’Ab. Ulrich (du diocèse togolais de Dapaong) venu à Caudry, en service pastoral d’été et l’Ab. Kizito qui est le Président de cette Université (UCAO).Prêtre malien, du diocèse de Mopti (de l’ethnie dogon), Kizito était Diacre à Bobo-Dioulasso, il y a 30 ans, lorsque j’effectuais mon premier séjour au Burkina. Grace à lui, j’avais pu découvrir l’étonnant pays dogon et ses falaises ainsi que la très belle ville de Mopti au bord
du fleuve Niger (ce que l’on ne peut plus faire maintenant à cause du terrorisme, malheureusement !).
Au retour, à l’aéroport d’Abidjan, j’ai acheté une petite bouteille de Champagne pour fêter
(éventuellement) une élection dimanche soir !! (ceux qui me connaissent bien sauront si je peux la savourer, dimanche à 18h heure locale !!).
Au petit séminaire, les cours reprennent demain mercredi, alors aujourd’hui les plus jeunes (de la 6 ième à la 3 ième ) sont de retour. Je suis de permanence au Secrétariat pour accueillir les
parents qui conduisent leurs enfants, répondre aux éventuelles questions et percevoir les frais de scolarité pour le 3 ième trimestre. (En effet, tous mes confrères participent, ce matin, aux funérailles du Papa d’un Prêtre du diocèse à Sibi, petite ville située à une soixantaine de
kms de Dédougou).
La situation sécuritaire dans le pays est toujours préoccupante, au début du mois, vous l’avez peut-être appris, une Religieuse américaine, responsable d’un Centre médical, a été enlevée, dans la paroisse de Yalgo située sur la route du Niger. C’est dans le même diocèse,
Kaya, situé au nord-est du Burkina, qu’un jeune Prêtre, Joël, avait été enlevé en 2019 (et on est toujours sans nouvelles de lui).
Dans le même diocèse de Kaya, deux policiers ont été tués, samedi, par l’explosion d’une mine artisanale. Toutes les communautés religieuses ont été appelées, par le nouveau Gouvernement, à prier pour la paix dans le pays (ce qui serait impensable en France, « sanctuaire » de la laïcité !!).
Il était émouvant de voir le Cardinal de Ouaga, Mgr. Philippe Ouedraogo accueillir, dans son archevêché, les dignitaires musulmans de Ouaga, à l’occasion de la rupture du jeûne, afin de prier pour la paix au Burkina. Cette fraternité se vit à tous les niveaux, dans les familles, au
travail, dans le quartier d’autant plus que le Carême chrétien et le Ramadan musulman se déroulent, cette année, à peu près en même temps.
Je souhaite à tous et à chacun de vivre cette paix tant espérée ici (et je pense aussi à l’Ukraine martyrisée), dans l’espérance et la joie de Pâques !
Bien fraternellement ! Ala ka Paki séli di an yé !
Ab. Hervé